Trame verte, trame bleue (n°47)

Les transformations très importantes de notre mode de vie depuis la seconde moitié du XXe siècle : remembrement des terres agricoles avec suppression des haies, étalement urbain, tracé de grandes voies ferrées ou autoroutières souvent protégées de longs murs ou grillages,... ont modifié les écosystèmes et parfois mis en péril des espèces animales ou végétales.

Si l’on parle beaucoup aujourd’hui de la biodiversité, c’est parce que nous prenons conscience des interactions qui existent entre tous les êtres vivants, depuis les bactéries et les végétaux jusqu’à l’Homme, en passant par le règne animal. La disparition de l’une ou l’autre espèce peut avoir des répercutions insoupçonnées.

C’est la raison pour laquelle l’une des mesures prioritaires du Grenelle de L’Environnement est de créer des trames vertes ou bleues (ces dernières, formées par les cours d’eau).

De quoi s’agit-il ?

Ce sont des outils d’aménagement du territoire avec de grands espaces naturels – dont les parcs nationaux ou régionaux – et des corridors qui les relient ou servent d’espaces-tampons.
Sont ainsi connectés entre eux :

 ? Les habitats naturels de la faune et de la flore sauvage,

 ? Les sites de reproduction,

 ? Les sites de nourrissage,

 ? Les sites de repos et d’abri,
Des « couloirs » de déplacement de la faune sauvage, y compris les migrations,

 ? Des « couloirs » de dispersion de la flore.

Au départ, sur une région donnée, il faut répertorier les infrastructures existantes : ponts, voies ferrées, tunnels, canaux, lignes à haute tension. Après les avoir identifiés, ils sont reportés sur des cartes pour repérer ceux qui constituent des ruptures écologiques afin de pouvoir proposer des solutions.

Quelques exemples parmi de nombreux autres :

 ? créer un tunnel sous une route pour le passage de batraciens ou mieux changer de place une zone humide,

 ? modifier le tracé d’une voie,

 ? créer des zones enherbées de 5m de large le long des rivières,

 ? remanier un projet comme celui de l’A 65 pour éviter les zones sensibles,

 ? et même renoncer à un projet comme les contournements de Toulouse ou Bordeaux car, après expertise, il a été jugé qu’ils privilégiaient la mobilité automobile, dans un contexte de pétrole cher et non renouvelable, avec une emprise sur le sol excessive et préjudiciable à la biodiversité.

Pour Radio Espérance