Du 26 au 30 décembre 2013, plus de cent vingt jésuites se sont retrouvés près de Lyon au centre spirituel du Châtelard, pour la rencontre annuelle de la Province de France. Elle a eu pour thème l’Ecologie : enjeux pour la mission et la vie communautaire. Une dizaine d’amis et de collaborateurs ont été invités. J’ai eu l’honneur et la chance d’en faire partie. Ma participation n’a été que de deux jours, les 27 et 28 décembre.
Une conférence a été donnée chaque jour le matin. Elle était suivie l’après-midi par des ateliers et carrefours.
Le premier jour, Jean-Bernard Baudin, chimiste et chercheur au CNRS, a retracé l‘histoire des modèles du climat. Il a abordé plusieurs facteurs : cosmiques, géophysiques et géodynamiques, physicochimiques, en soulignant leur forte interdépendance. Il a terminé son intervention en soulignant les réticences des êtres humains à accepter le changement climatique : contraire à l’expérience commune de l’humanité, contraire au modèle actuel de formation (ou le principe de la proportionnalité est de mise, alors qu’avec le changement climatique, une faible évolution entraîne une forte réponse), croyance en un monde immuable et éternel, contradiction avec le principe généralement acquis que le progrès de la science induit plus de liberté ; avec le changement climatique, l’apport scientifique apporte des contraintes.
L’après-midi, j’ai participé à la découverte de la faune ornithologique du parc du Châtelard (35 ha), avec une vue superbe sur les Alpes, le Beaujolais, les monts du Lyonnais et le Pilat, avant d’échanger en carrefour sur l’intervention du matin.
Le deuxième jour, Arthur Darde, ingénieur centralien travaillant dans la construction économe en énergie, nous a présenté avec un Power Point très bien fait, les grandes pistes industrielles pour lutter contre le réchauffement climatique, et leurs limites. Pour lui, l’urgence aujourd’hui est le changement climatique et donc la nécessité de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. Les économies d’énergies et la baisse des consommations des énergies fossiles, si elles sont intrinsèquement liées, sont pour lui une priorité seconde. Vue l’urgence à réduire les émissions de gaz à effet de serre, il pense que l’humanité ne pourra pas échapper, au moins de façon transitoire, à prendre le risque d’avoir un recours important à l’énergie nucléaire, pour éviter la catastrophe.
L’après-midi du samedi, j’ai participé au carrefour animé par Arthur Darde, ce qui a permis de revenir avec lui sur son intervention du matin.
Pascal Laufer