Le jour de la nuit (n°142)

Le nom de l’évènement dont je vais vous parler aujourd’hui est un oxymore, c’est-à-dire une figure de style qui réunit 2 mots, en apparence contradictoires : il s’agit du « Jour de la Nuit ».

Les organisateurs, plus de 20 associations diverses parmi lesquelles l’Association d’Astronomie, l’Association des Maires de France, la Fédération des Parcs naturels régionaux, FNE, ont choisi le 30 Octobre, jour du passage à l’heure d’hiver, pour cette opération, cette action symbolique et participative qui veut nous sensibiliser à la protection de la biodiversité nocturne et à la lutte contre la pollution lumineuse.

Le constat : depuis 10 ans, le nombre de points lumineux a augmenté de 30% en France et s’élève à plus de 8,7 millions de points qui consommeraient, selon l’ADEME –Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie- l’équivalent d’une centrale nucléaire. Bien souvent, les systèmes d’éclairage sont mal conçus et renvoient la lumière vers le ciel. En France, villes et villages sont souvent sur-éclairés.

Attirés par la lumière, de nombreux insectes sont ainsi menacés, grillés ou capturés par leurs prédateurs.
Des oiseaux migrateurs sont désorientés par la pollution lumineuse ou viennent heurter les bâtiments ou ponts illuminés, et les chauves-souris désertent de plus en plus les régions urbaines.

Appeler l’attention sur la pollution lumineuse, dans son entourage immédiat, est donc une manière de sensibiliser la population au problème plus large de l’importante perte de biodiversité.

La pollution lumineuse cause aussi la disparition des étoiles ! Difficile en effet de retrouver le plaisir, le rêve et le souffle poétique inspirés par un beau ciel étoilé ! Le dôme de pollution lumineuse au-dessus des villes nous prive du spectacle des étoiles et les astronomes sont obligés de parcourir des kilomètres pour s’éloigner des villes.

Enfin, cette pollution lumineuse engendre une forte consommation d’énergie qui, dans un contexte mondial de réchauffement climatique, devrait pourtant être maîtrisée et réduite. Il est nécessaire de revenir vers une utilisation plus raisonnée de l’énergie et donc de l’éclairage artificiel.

En participant à cette grande action festive et participative, les différents acteurs, collectivités locales, associations, gestionnaires d’espaces naturels et citoyens, s’impliquent dans une grande marche pour la préservation de la nuit, de la biodiversité, du climat et de l’environnement.

Que propose-t-on ?

Des conférences, des sorties nocturnes, des soirées-conte, un pique-nique sous les étoiles, une soirée-astronomie…parallèlement, les villes sont invitées à éteindre symboliquement une partie de leur éclairage. Au total, ce sont des centaines d’animations qui sont enregistrées et que l’on peut retrouver sur le site internet : www.jourdelanuit.fr

Pour Radio Présence