Beaucoup d’entre nous - les moins jeunes – ont fait l’expérience d’un changement général dans la durée de vie de nos appareils. Par exemple : « Mon réfrigérateur a moins de 10 ans et il ne marche plus tandis que le précédent, je l’avais gardé 30 ans ! »
ARTE a programmé récemment une émission « Théma » : Prêt à jeter…dans laquelle j’ai découvert le « truc » : c’est un effet voulu, recherché, calculé qui porte le nom compliqué d’ « obsolescence programmée » c’est-à-dire la limitation de la durée de vie d’un objet voulue dès sa conception.
Il faut remonter aux années 1920 aux Etats-Unis. Plusieurs fabricants mondiaux d’ampoules à incandescence se rassemblent pour former le Comité Phébus. Ils décident de raccourcir en l’espace de 2 ans la durée de vie des ampoules de 2500 heures à 1000 heures. Un produit qui ne s’use pas n’est pas rentable !
(Pour la petite histoire, une ampoule datant de 1901 brûle en continu dans la caserne de pompiers de Livermore et est vénérée telle une relique…après 1 million d’heures de bons services.)
Un autre objet usuel a subi dès son apparition le même traitement : en 1940, on fabrique les bas dans une matière très résistante, trop résistante : le nylon ! Il s’agit de fabriquer très vite des bas qui filent de manière régulière.
Et depuis, le développement de l’électroménager et de l’informatique nous donne de nombreux exemples de cette obsolescence programmée. Nous nous entendons dire : « On ne trouve plus de pièces » ou bien « ça vous coûtera moins cher d’en acheter un neuf » ; les pièces détachées sont très chères, les versions ultérieures incompatibles, et puis, il y a l’effet de mode…
Dans ce documentaire « Prêt à jeter », on suivait un jeune homme de Barcelone dont l’imprimante était tombée en panne. Il veut la réparer plutôt que la remplacer. Grâce à des forums sur internet, des échanges à travers le monde, il finit par trouver le pot-aux-roses : la puce qui bloquait sa machine après le nombre prévu d’impressions !
Dans le même registre, savons-nous que l’IPAD d’APPLE est conçu pour être obsolète : sa batterie est soudée à l’appareil. Une fois usée, il faut tout jeter !
Quelles remarques peut-on faire ?
? Qu’il s’agit pour nous, consommateurs, d’un gaspillage d’argent très important.
? Et pour nos ressources ! on ne dira jamais assez qu’on ne peut consommer de manière infinie dans un monde fini ! Or, pour chaque objet, ce sont des consommations importantes d’eau, d’énergie, de métaux rares…
? Enfin, les conséquences sont très graves pour les pays du sud. Savons-nous que le Ghana, le Bengladesh, l’Inde reçoivent par bateaux entiers nos déchets qui y sont démantelés, souvent par des enfants, au mépris des moindres précautions, tandis qu’ils renferment de nombreuses matières toxiques ?
? Imaginons aussi les pollutions de la terre et des eaux !
Pour Radio Présence