Le titre exact de cette conférence était : « L’homme et la création ; pour un regard
chrétien sur le monde vivant autre que l’humain ».
Après la présentation du sujet, Jean-Pierre Raffin a
longuement énuméré les références bibliques en les commentant, puis les références papales (surtout Jean-
Paul II), ne citant entre les deux que St François d’Assise. Expliquant les causes de la non-protection de la
nature aux siècles derniers (attribuées à un judéo-christianisme mal compris), il en rend responsables
principalement Descartes et Buffon. Les premières réactions sont venues de l’Amérique du Nord avec
Georges Catlin, avocat qui se préoccupe des tribus indiennes, de la faune, et crée en 1832 les parcs
nationaux. En 1972, Paul VI alerte à la dégradation de la biosphère. Puis plusieurs rassemblements
œcuméniques (Bâle, dès 1989) dénoncent les menaces contre la splendeur de la terre et demandent que l’on
favorise la conception écologique. À Séoul, on se repent de la violation de notre responsabilité en la matière
et, en 2001, la charte œcuménique est adoptée par tous. En France, on est plutôt en retard, mais en 1970 Mgr
Villot affirme : « Toute atteinte à la création est un affront au Créateur ».
En 1990 déjà, Pax Christi crée la commission « sauvegarde et gérance de la création ». Maintenant, Jean-
Pierre Raffin est vice-président de l’antenne Pax Christi « environnement et modes de vie ».
Il conclut par « il faut respecter la nature comme notre compagne », puis nous fait admirer des diapos à la
gloire de cette création animale et végétale.
À mon avis, les questions ont bien montré combien il est nécessaire d’aborder ce problème dans les
paroisses. Par exemple, l’un des participants demande quel geste on peut bien faire pour cette sauvegarde.
A la question soulevée « il y a toujours eu des disparitions d’espèces et l’on n’en est pas mort », la réponse est que maintenant les disparitions vont à toute vitesse. Par exemple, à l’échelle d’une vie actuelle, quatre espèces d’animaux ont déjà disparu (notamment, le bouquetin des Pyrénées).
J’ai été la dernière interlocutrice. Je l’ai remercié d’avoir très bien traité ce sujet (pas encore abordé à ND
d’Auteuil) et d’avoir insisté sur les nombreuses déclarations de Jean-Paul II si peu connues. J’ai dit combien je croyais nécessaire de rendre les chrétiens co-responsables de la création avec le devoir de penser au
monde entier et aux générations à venir, et cité « Vivre simplement pour que tous puissent simplement vivre ». Avant de nous disperser, nous avons chanté ensemble « Que Tes œuvres sont belles ! ».
Évidemment incomprise, j’ai été abordée par l’un des participants qui m’a dit combien il trouvait les
écologistes pessimistes car tout devrait s’arranger avec les progrès de la science (citant la fission nucléaire)...
N’y connaissant rien à cette question, je n’ai pas insisté... Mais je me suis de nouveau sentie comme
l’empêcheuse de danser en rond !
Bonne soirée, avec un exposé très clair et bien construit. Jean-Pierre Raffin connaît bien son sujet : ses dires
étaient très bien étayés et sa documentation sans faille.
Le livre auquel J.-P. Raffin participe avec Pascal Roux devant sortir ce printemps, il a été envisagé de le
faire revenir pour poursuivre le sujet.