Me faire une opinion personnelle, c’est toujours positif.
Ce livre offert par des amis avec mission de le lire et de leur dire ce que j’en pense...voilà l’analyse que j’en fais :
Beaucoup de grandes idées communes, notamment :
entendre les plaintes de la planète et la guérir. C’est aussi mon voeu très cher. Son constat que l’homme exploite sa planète sans modération, sans discernement, et se met en danger lui même, c’est bien ce constat qui me fait frémir et c’est pourquoi je demande que l’homme se convertisse et change ses modes de vie
Allègre ne tolère pas que l’homme défigure notre planète... moi non plus, mais c’est hélas ce qui se passe . L’homme et la société doivent respecter la nature... oui, mais c’est ce qui est trop souvent oublié. Tout son programme (page 83) où il souhaite une écologie réparatrice, une résolution des problèmes en stimulant la croissance, en créant des emplois, en combattant les inégalités et la faim dans le monde... j’approuve pleinement.
Inciter et convaincre avant de contraindre : je suis bien d’accord et c’est ce que nous pratiquons à l’atelier CCC par un travail de sensibilisation par tous les moyens.
Comme lui, je ne suis pas d’accord avec la « « deep ecology »
L’urbanisation galopante, je la réprouve aussi
et je n’aime pas non plus que le protocole de Kyoto mène à des « droits à polluer ».
Je partage nombre des solutions qu’il préconise :
multiplier les réserves de biosphère comme l’a déjà fait l’UNESCO
payer à leur juste prix les matières premières
rechercher des énergies nouvelles
limiter les transports routiers
instaurer des dialogues : écologistes-chasseurs ; pêcheurs-océanographes. Ainsi trouver ensemble des solutions pour protéger les équilibres et permettre à l’homme de vivre mieux sur sa planète
quand il dénonce le problème des déchets urbains qui devient planétaire et qu’il propose le recyclage, je dis OK
et quand il affirme que l’innovation écologique est facteur de croissance je l’approuve.
Cesser d’étendre les surfaces urbanisées aux dépens de bonnes terres arables et irriguées, cela me paraît tout à fait souhaitable.
Mais pourquoi s’entête-t-il à affirmer que le changement climatique actuel est normal car cela a toujours existé ? Il sait qu’il est seul à le penser. Du coup, persuadé d’ être de ceux là, il donne des exemples de savants incompris et qui ont été plus tard réhabilités. Mais comment ne voit-il pas que les choses vont à toute allure ? D’accord, un certain catastrophisme (amplifié par les media) a fait craindre en 1970 que les ressources énergétiques seraient épuisées sans tarder... Or il en reste ! Mais jusqu’à quand ?
Quand il voit des conséquences heureuses au réchauffement, je veux bien admettre qu’avoir moins froid à Paris en hiver cela a du bon... mais ne faut-il pas aussi prendre en compte les morts de canicules ?
Ne faut-il pas tenir compte des régions qui voient leur climat changer dramatiquement (Katrina aux USA ; désertification au Darfour ... ?)
J’aimerais avoir confirmation du fait que toutes les îles submergées le sont par enfoncement des terres et non par augmentation des mers... Quels autres scientifiques ont-ils corroboré cela ?
Réduire les émissions de CO2 de 20% en 20 ans c’est suffisant dit-il... mais ne faut-il pas admettre les malades actuels de la pollution ? Est-on prêt à attendre 30 ans pour agir avec certitude ? Et n’est-ce pas inhumain ? (uniquement pour être sûr que les prédictions du Global Watch seront validées).
N’admettre que les solutions à court terme et acceptables, n’est-ce pas risquer que cela nous soit imposé par la force des choses plus tard ?
Que la France n’aie pas à se soucier de ses émissions de CO2 car elle ne produit que 5% du CO2 mondial, n’est-ce pas un manque de solidarité morale ? C’est au contraire en donnant l’exemple de nos changements qu’on peut espérer inciter les pays émergents à ne pas faire les erreurs que nous avons commises et à passer directement aux bonnes pratiques.
En affirmant que la France ne peut pas arrêter sa croissance économique, donc il faut qu’elle s’investisse plus dans le nucléaire, n’est-ce pas prendre le problème à rebours ?
Quant aux solutions qu’il énumère pour digérer les déchets (les brûler ; les enterrer ; les immerger, s’en débarrasser vers le tiers monde...) ne vaudrait-il pas mieux d’abord en fabriquer moins ? (en réduisant les emballages par exemple).
Pour conclure, j’ai été intéressée de comprendre sa démarche, admirant quelque part l’énergie qu’il met à déployer sa thèse envers et contre tous.