Jardiner est, ou redevient, pour un grand nombre d’entre nous, un loisir, un plaisir ou une nécessité. Depuis plusieurs décennies, l’utilisation de produits phytosanitaires s’est développée de manière incroyable : chaque insecte, chaque mauvaise herbe a son ennemi dans la panoplie des produits chimiques.
Tout ça n’est pas sans conséquences : on retrouve des pesticides aujourd’hui dans plus de la moitié des fruits et légumes, dans la moitié des nappes phréatiques, dans presque toutes les rivières au point qu’il peut être interdit de consommer le poisson… On en trouve même dans le sang et le lait maternel !
La France est le 3e consommateur de substances actives au monde. Bien sûr, l’agriculture, les autoroutes, les golfs, la SNCF sont de gros consommateurs. Mais les jardiniers amateurs que nous pouvons tous être -même sur le balcon- utilisent quand même 8% de ces produits. Ce n’est pas rien !
Mon propos aujourd’hui est de proposer une autre manière de voir son jardin :
? En tenant compte du changement climatique et si on a la volonté de supprimer ou réduire la consommation de ces produits, il est facile d’imaginer qu’il va falloir adapter ses techniques et choisir des espèces qui conviennent mieux.
Nous savons que nous n’obtiendrons pas un jardin anglais dans le Sud de la France !
? Si nous avions l’habitude d’un jardin net, ordonné, pourquoi ne pas le transformer en lieu plus naturel ou sauvage : une petite mare dans un coin si c’est possible, des murets, une prairie fleurie que l’on ne tondra qu’après la floraison, un tas de branches, de compost…tout cela permet le développement de la faune : hérissons, batraciens, coccinelles, abeilles…
? Aujourd’hui, on découvre qu’il ne faut pas nécessairement retourner la terre en profondeur. Cela perturbe la vie souterraine. Un test : des vers de terre nombreux sont un signe de bonne santé du sol ! Ainsi, il est recommandé de couvrir ce sol toute l’année pour favoriser cette vie et garder l’humidité. On utilise les tontes de gazon, les feuilles d’automne, du compost ou même du carton.
? Pour éviter les attaques d’insectes ou les maladies, on pratique la rotation des cultures, on associe des plantes qui s’aiment… Des livres ou revues de jardinage biologique nous rappellent les effets du savon noir, de la décoction d’ail ou du purin d’orties, de consoude, de fougères ou de prêles…
? En ce qui concerne les « mauvaises herbes », si on les appelait plutôt « herbes indésirables » car elles ont sûrement une autre fonction. Mais si leur présence nous gêne, on peut les détruire avec l’eau chaude, les arracher à la main ou à la binette, mettre des plantes couvre-sol, du feutre sous les graviers…
L’idée importante étant de vivre AVEC la nature et non CONTRE la nature.
Pour Radio Présence