« Pour nourrir le monde, l’agro-écologie surpasse l’agriculture industrielle à grande échelle … Les gouvernements et les agences internationales doivent stimuler de toute urgence les techniques agricoles écologiques afin d’accroître la production alimentaire et sauver le climat ».
Cette déclaration est celle d’Olivier de Schutter, Rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, au terme d’un séminaire international sur l’agro-écologie.
Soutenu par 25 experts mondiaux en agro-écologie, le Rapporteur de l’ONU a appelé la communauté internationale à repenser les politiques agricoles actuelles et à s’appuyer sur l’énorme potentiel qu’offre l’agro-écologie.
« Pour accroître la production alimentaire, les efforts se sont concentrés sur des investissements à grande échelle – y compris dans l’acquisition de terres à grande échelle – et sur des modèles agricoles de type ‘ révolution verte’ avec des semences améliorées, des fertilisants chimiques et le recours aux machines »…laissant de côté des dizaines de millions de paysans, ceux-là mêmes qui constituent pour une bonne part, le milliard de personnes affamées dans le monde.
« Peu d’attention a été accordée aux méthodes agroécologiques qui ont pourtant prouvé leur capacité à accroître la production et à améliorer les revenus des paysans tout en protégeant les sols, l’eau et le climat » constate l’expert de l’ONU.
Mais qu’appelle-t-on au juste ‘agro-écologie’ :
Comme son nom l’indique, il s’agit d’agriculture et d’écologie.
Les approches agro-écologiques incluent l’agroforesterie (càd des arbres et des cultures sur les mêmes parcelles), le contrôle biologique (càd la lutte contre les maladies et les indésirables par des prédateurs naturels), le stockage naturel de l’eau, la pratique des cultures intercalaires, l’utilisation de fumier naturel et plus encore le mélange culture-bétail. Les semis sont faits directement (càd sans labour) sur une couverture végétale permanente, morte ou vivante (paillis divers ou plantes auxiliaires pour augmenter la biomasse).
Et, en plus, ça marche !
Une étude menée par l’Université d’Essex s’est penchée sur 286 projets dans 57 pays en développement. Couvrant 37 millions d’hectares, elle démontre que le gain de production est de 79% en recourant à ces pratiques écologiques…notamment en Afrique, au Malawi et en Tanzanie.
On peut trouver 4 avantages à l’agroécologie :
1/ elle accroît la productivité.
2/ elle réduit la pauvreté rurale.
3/ elle contribue à l’amélioration de la nutrition.
4/ elle facilite l’adaptation au changement climatique.
Chez nous aussi, nous pouvons développer des modèles d’agriculture durable mais, « ce qu’il faut pour cela, c’est une volonté politique qui permettra de faire passer ces projets pilotes au stade de politiques nationales. » O. de Schutter
Pour Radio Présence