A l’heure où la moitié de la population mondiale habite en ville, le contact avec la nature n’a jamais été aussi fragile et indispensable.
Le jardin n’est-t-il pas un lieu d’éducation en soi : on y apprend le travail, le sens de l’observation, la patience c’est à dire le temps des saisons et la joie de la récolte.
Après les « Jardins ouvriers » apparus au début de l’ère industrielle, devenus ensuite « Jardins familiaux », un nouveau type de jardin est apparu récemment : les « Jardins partagés », né d’une volonté de remise en question du développement de l’urbanisation.
Ce nouveau concept nous vient d’Amérique du Nord où il s’appelle « pocket gardens » ou « community gardens ».
Plutôt que de cultiver des parcelles individuelles, le jardin partagé se définit comme un espace de proximité à l’initiative des habitants, qui peut s’installer au coin d’une rue, même sur un espace très limité.
Réunis en association, ces habitants cultivent ensemble fruits et légumes…mais c’est aussi un lieu pour vivre la solidarité, le partage, la responsabilité envers les autres et l’environnement, les rencontres intergénérationnelles aussi.
Avant, les élus décidaient ; aujourd’hui, de plus en plus, les citoyens prennent conscience que leur parole a du poids.
Avant, les espaces verts étaient vus souvent comme la cerise sur le gâteau ; aujourd’hui, même s’il y a concurrence avec un programme de logements ou un parking, on a pris conscience qu’en ville, on étouffe sans espaces verts.
Avant, on concevait les jardins publics comme des endroits à voir mais à ne pas toucher ; aujourd’hui, de plus en plus, on pense qu’il est important de pouvoir y marcher, y pique niquer.
Avant, il y avait la campagne d’une part et la ville d’autre part ; aujourd’hui beaucoup pensent qu’il faut remettre de la campagne à la ville.
C’est ainsi que l’on voit apparaître dans de nombreux pays, dans de nombreuses villes des initiatives de ce genre. Savez-vous qu’il y a une soixantaine de jardins partagés à Paris ? Que l’Association des Maires de France s’y intéresse ? Que des mairies mettent à disposition des terrains après dépollution si nécessaire ? Qu’à Montpellier, par exemple, le Parc Clémenceau est le résultat d’une opposition des voisins à un gros projet immobilier sur le site d’un ancien commissariat pour en faire un parc à vivre, tenant compte des attentes des usagers. Savez-vous aussi qu’à Paris, il existe une charte pour le fleurissement des pieds d’arbres : il suffit de se rapprocher des services municipaux pour garantir la réussite de ces opérations.
Un mouvement est en cours : préparons-nous à voir et à vivre la ville autrement, par exemple, à y cueillir fleurs et framboises.
Pour Radio Présence