L’éthique sur l’étiquette (n°115)

Comme nous le savons tous sans doute maintenant, le développement durable, soutenable, n’est pas qu’une question de planète en tant que telle. C’est aussi et d’abord le lieu où vivent ses habitants et dans quelles conditions ils vivent.
Cette chronique va parler de la campagne « l’Ethique sur l’Etiquette » proposée par un collectif d’associations.
Pour un consommateur occidental, il est parfois difficile d’imaginer dans quelles conditions de travail a été fabriqué à l’autre bout du monde, une paire de chaussures ou un article de sport acheté ici.
Poussées à réduire leurs coûts, des entreprises délocalisent leur production dans des pays où le travail est beaucoup moins cher.
En bout de chaîne, ce sont souvent les ouvriers qui en font les frais : ils ou elles travaillent plus de 12h/jour, 6 jours/7, dans des conditions de confort et d’hygiène déplorables. Ils sont payés à la pièce, harcelés, privés des droits fondamentaux…
Depuis les années 90, des associations ont révélé cette misère cachée ; des campagnes ont alerté sur le travail des enfants en particulier. Des progrès ont été faits, des grandes marques se sont dotées de code de conduite, des audits ont lieu. Mais il ne faut pas se leurrer : ils sont souvent biaisés.
La question que l’on peut se poser, c’est : comment les sous-traitants, là-bas, pourraient améliorer les conditions de travail lorsque nos magasins et nous-mêmes exigeons des délais toujours plus courts et des prix plus bas. Ces pratiques d’achats irresponsables se répercutent inévitablement sur la main-d’œuvre !
Beaucoup d’entre nous, consommateurs, attendons des entreprises qu’elles fassent preuve de transparence sur les conditions d’élaboration de leurs produits. Certains labels de qualité garantissent qu’un produit alimentaire ou textile est issu du commerce équitable. Mais il faut aller plus loin. Nous ne devons pas consommer aveuglément et cautionner des méthodes indignes.

Le succès de campagnes menées ces dernières années prouve qu’il est possible d’exiger des entreprises qu’elles rendent des comptes en matière sociale et environnementale et des Etats qu’ils s’assurent de l’application des lois. Chacun peut agir à son échelle, par le choix des produits qu’il achète, en questionnant les marques, en sensibilisant sa famille, ses amis…et en signant ou en faisant signer la pétition portée par le collectif Ethique sur l’étiquette.

Pour Radio Présence