Sommet de Nagoya (n°151)

L’ONU avait décidé de célébrer l’Année de la Biodiversité en cette année 2010.
Pour clore celle-ci, j’ai choisi de vous parler de la Conférence sur la Biodiversité qui s’est tenue à Nagoya, fin Octobre.
Vous savez, ces conférences convoquées par l’ONU, auxquelles participent près de 200 états, avec des tailles, des intérêts, des niveaux de développement tellement différents et qui sont invités à se mettre d’accord ou du moins en marche vers des objectifs communs ! On se souvient tous de l’échec de Copenhague fin 2009 !

Les prévisions pour Nagoya étaient sombres, le pessimisme ambiant quant à la capacité à s’accorder entre pays riches et pays pauvres.
Et puis, de l’avis du plus grand nombre, des grands pas ont été faits :

 ? Le 1er concerne le partage équitable des ressources génétiques entre pays du Nord et pays du Sud. Cela concerne le « matériel » vivant, végétal ou animal recherché et exploité par des entreprises pharmaceutiques, chimiques ou agro-alimentaires des pays riches. C’est un sujet délicat, qui touche à la propriété intellectuelle. Ainsi, le ministre indien de l’environnement dénonçait-il 1500 à 2000 nouveaux brevets accordés aux USA ou en Europe, chaque année, alors qu’il s’agissait de systèmes de médecine traditionnelle indienne ! On parle de biopiraterie ! Et bien, grâce au protocole de Nagoya, les pays du sud devraient être consultés et rétribués pour ces ressources génétiques.

 ? Le 2e pas concerne l’adoption d’un plan de protection de la biodiversité.
On y trouve par exemple la division par 2 de la destruction des habitats naturels dont les forêts, la définition de 17% d’aires terrestres et de 10% de zones marines ou côtières protégées, des efforts pour réduire la pression sur les récifs coraliens et des accords pour arrêter la surpêche.

 ? Le 3e point est la décision de demander à l’assemblée générale
des Nations Unies la création d’une plateforme internationale d’experts et de scientifiques (l’équivalent de ce qu’est le GIEC pour le climat) capables de réunir toutes les données et d’éclairer les choix politiques.

Beaucoup reste à faire, les décisions doivent être concrétisées mais comme le dit Joachim STEINER, chef du programme de l’ONU pour l’environnement « Ce sommet a apporté un changement dans la compréhension mondiale de la valeur de la biodiversité ».
Un autre commentaire était : « Les gouvernements ont envoyé un message fort affirmant que la protection de notre planète a une place dans la politique internationale ».

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