D’où viennent nos fleurs ? De Hollande ? Du Var ?
De moins en moins.
La mondialisation est passée par là et les « fermes florales » ont été délocalisées.
En Colombie, au Kenya, au Zimbabwe, en Ethiopie.
C’est même devenu pour ces pays une manne financière : au Kenya, c’est le 2e secteur générateur de devises juste après le thé.
Ainsi, 43% des roses européennes viennent du Kenya,
91% des orchidées : de Thaïlande,
71% des glaïeuls : de Colombie,
Les conditions climatiques sont idéales, la luminosité parfaite…
Mais il y a l’envers du décor.
Ce que recherchent les sociétés délocalisées, c’est une main d’œuvre très bon marché et des législations environnementales beaucoup plus laxistes que les nôtres.
Quels sont les effets négatifs que l’on peut constater :
1/ Sur le plan environnemental, le bilan est lourd : ces fleurs produites dans des contrées lointaines sont réfrigérées et transportées en avion. Pour avoir un ordre d’idées, un bouquet de 25 roses équivaudrait à 20 kms en voiture.
Mais il y a aussi la consommation énorme d’eau, pompée par exemple dans le lac Naivasha, au Kenya…dont le niveau baisse de 3 m chaque année. Déjà, des espèces de poissons comme le tilapia ont disparu, les éleveurs ne peuvent plus y amener les troupeaux car les produits chimiques s’y concentrent et les algues envahissantes asphyxient l’eau.
2/ Si la culture des fleurs fait travailler des dizaines de milliers de personnes au Sud, essentiellement des femmes, c’est dans de mauvaises conditions : salaires journaliers compris entre 50 cents et 2€ en Afrique, contrats temporaires ou pas de contrat du tout, à peine un temps de pause pour manger un peu.
La FAO s’inquiète de cette situation.
3/ Enfin, on ne peut passer sous silence que cette culture se pratique avec force engrais et pesticides, les vaporisations se faisant le plus souvent en présence des ouvrières peu ou pas protégées.
Aussi, les impacts sur la santé sont-ils fréquents : troubles de la vue, nausées, allergies, fausses couches…cancers.
Que pouvons-nous faire ?
? Interroger notre fleuriste et lui demander d’où viennent ses fleurs. Connaît-il les conditions de production ?
? Privilégier la production de fleurs « propres ». En effet, des associations des Droits de l’Homme, des associations environnementales ou des ONG se penchent sur ces questions et essaient de pousser à des productions plus respectueuses des personnes.
Ainsi peut-on trouver aujourd’hui des roses labellisées Max Havelaar, label de commerce équitable,
avec des critères sociaux et écologiques dans le cahier des charge.
? Enfin, même si ces fermes florales ne peuvent disparaître du jour au lendemain, ne perdons pas de vue que la 1re utilisation des terres et de l’eau là-bas doit être pour nourrir et abreuver les populations locales. En consommateur averti, nous pouvons privilégier les fleurs locales et de saison.
Pour Radio Présence