Livre : consommer moins, consommer mieux

de
Serge PAPIN et Jean Marie PELT

De cette confrontation de deux personnes qui a priori s’opposaient sortent beaucoup de consensus et d’idées pouvant porter à réflexion et (on peut l’espérer) à des changements de comportements.

L’un est l’écologiste bien connu, l’autre le président de la coopérative de commerçants « système U »
Voici donc les quelques points forts que j’ai notés :

– du « produire pour consommer » pratiqué depuis la guerre, on en vient au « consommer pour produire » qui marque le tournant de cette dernière année : celle de la crise financière. Abandonnant ainsi le « toujours plus » et le « je consomme donc je suis », le processus s’inverse et par exemple dans le cas du bio : le client en demande, donc le commerçant en cherche et l’agriculteur s’y met (bien qu’en France nous nous y mettions si tard qu’on est obligé d’en importer pour satisfaire la clientèle !)

– dénonçant une publicité qui crée des désirs et même des addictions, les auteurs souhaitent une information claire et explicative qui incite les gens à changer leur comportement. Cessant de penser que « ce qui est bon pour moi est bon pour les autres », du moi passer au nous et convaincre les hommes politiques de prôner de nouveaux modes de vie . Alors les choses peuvent aller assez vite (ex de la campagne anti tabac). Et les auteurs souhaitent que le ministère de l’environnement soit un super ministère qui irrigue tous les autres.

– Incitant à la simplicité de vie, JM Pelt propose une réduction des dépenses de loisirs et de technologies (il note qu’il est très difficile d’acheter un tél qui ne fasse que téléphone !), mais pas forcément d’alimentation. Que nos recherches d’innovation portent plutôt sur le recyclage et sur les énergies renouvelables Pratiquons le partage, la solidarité, la convivialité. C’est l’écologie qui tirera l’économie. Glorifions nous du fait que nous sommes la première génération qui réalise qu’elle est responsable de l’avenir de ses enfants.

– Sur le plan commercial, Serge Papin signale que dans ses magasins, 90% des déchets produits sont recyclés (au point que c’est une activité rentable !) ; Annonçant la construction HQE d’un magasin , il va même jusqu’à y prévoir la possibilté pour les clients de jeter sur place les emballages inutiles (telle la boîte dans laquelle on présent le tube dentifrice !). Tous deux souhaitent que le coût carbone du produit figure sur les étiquettes au même titre que le prix.
Abandonnant les énormes super marchés où l’on n’accède qu’en auto, revenons à des magasins à taille humaine et proches des habitants.

Livre agréable à lire, écrit sous forme de dialogue, où apparaît le projet d’une société de l’après consommation où, s’éloignant du superflu et du futile on privilégie l’utile.