Après un bref état de la situation, l’auteur dénonce le hiatus entre la lucidité des propositions et l’action des gouvernants. Et il constate la responsabilité « vertigineuse » des chrétiens.
Le chapitre sur la Bible est intéressant et plein de textes porteurs : Psaumes cosmiques, Cantique des cantiques, St Paul et tous font ressortir que l’homme n’est pas le centre de l’univers et que les chrétiens doivent se reconnaître créatures parmi la Création.
Au Moyen Age ensuite on savait calculer pour préparer l’avenir (la preuve en est la construction de ces cathédrales qui durent toujours). On savait ne rien gaspiller et on était proche de la nature (sachant la mettre en valeur, par ex dans « la Dame à la licorne » il y a 43 espèces végétales représentées !)
Tout commence à aller mal avec Descartes et aux 17e et 18e siècles l’homme considère le monde créé comme sa chose. La finance et la technique se substituent à tout... et nous n’en sommes pas encore sortis !
Au 19e c’est la révolution industrielle qui génère des pollutions dingues (déjà dénoncées par Chateaubriand qui trouve la campagne anglaise bien changée entre 1793 et 1822). Le culte de la croissance et de la consommation sont reconnus par Voltaire. Avec le darwinisme on exploite la nature comme jamais. Et finalement la morale bourgeoise se substitue à l’évangile.
Au 20e la société consumériste est née en réaction après la crise de 1929 et s’est étendue à toute la planète après 1945. .. Tant et si bien qu’on compte 350.000 décès anticipés en 2008 à cause de la pollution !
Alors que l’écologisme est taxé de gauchisme, les altermondialistes jouent un rôle bénéfique. L’homme gestionnaire de la planète, cela devient un devoir (et plus seulement un droit).
Enfin on arrive au 21e siècle avec le grand tournant qu’est René Coste, délégué général de Pax Christi France : une économie mondiale sans écologie mondiale c’est une catastrophe. L’auteur dénonce la pratique des OGM, contraire au savoir faire paysan (on commence par transformer le maïs en insecticide pour améliorer les rendements) et cela génère des POP (Polluants Organiques Persistants). Mais il vante aussi les actions comme celle de Wangari Muta Maathei, militante kényane et son arche de Noé végétale.
Et j’ai bien apprécié le chapitre : « pour en finir avec les idées reçues » car il y explique en quoi les agro carburants c’est une fausse piste grave, et surtout il vante et cite les paroles claires et percutantes des Papes « verts » en constatant à quel point hélas leurs dires sont inconnus du public.
Enfin il n’hésite pas à proclamer une « théologie de la libération » celle qui s’allie avec le social. Il se réjouit de la naissance de l’UNEO en 2007 (organisation de l’ONU pour l’environnement), vante les mérites de « l’industrialisation circulaire » (les déchets d’une industrie servant de matériau à une autre proche), annonce comme bonne nouvelle la création en Chine de la première ville 100% écolo en 2010. Et il voit beaucoup de points communs entre théologie et écologie.
Enfin page 292 : des réseaux se forment (et cvxccc est cité en ex), page 294 il se félicite des campagnes « vivre autrement »de Noël et de l’été, cite clairement l’atelier CCC et Philippe Vachette avec ses émissions à RCF.
En conclusion : écologie et christianisme sont faits pour se rencontrer. Changeons de façon de vivre. Choisissons la vie !