En Novembre 2007, Les Semaines Sociales de France avaient choisi comme thème : « VIVRE AUTREMENT …Pour un développement durable et solidaire ». 4000 personnes ont participé à ces 2 journées où se sont succédé « spécialistes » de la question mais aussi philosophe, théologiens, économistes qui nous invitaient à chercher le SENS de cet AUTREMENT.
Parmi eux, Eléna Lasida économiste, chargée de mission à Justice et Paix et maître de conférence à l’Institut Catholique de Paris.
En ce début d’année, je voulais vous proposer un court extrait de son intervention. Le voici :
" Face aux limites environnementales auxquelles nous sommes aujourd’hui confrontés, de nombreuses voix s’élèvent en faveur du moins : moins de consommation, moins de production, moins de croissance, moins de mobilité. Mais s’agit-il d’abord de freiner la marche pour pouvoir durer plus longtemps ? ou bien ces limites nous donnent-elles aujourd’hui la possibilité de penser nos modes de développement d’une manière radicalement nouvelle ? Si nous focalisons l’attention uniquement sur le moins, c’est-à-dire sur ce que nous avons à réduire et à perdre, cela signifie que nous croyons qu’il y a un seul modèle de développement possible et qu’il s’agit de le ralentir pour le faire durer…Les limites auxquelles nous sommes confrontés nous permettent-elles d’imaginer un avenir différent ?...de dire autrement la vie et ce qui fait vivre ?
Il existe aujourd’hui une multiplicité d’initiatives liées au développement durable qui révèle les différents plus qu’on pourrait gagner avec un mode de vie différent : moins de rapidité mais plus de relation ; moins de mobilité mais plus d’enracinement ; moins de productivité mais plus de proximité… Ces initiatives évoquent une autre vie possible, mais les mots nous manquent pour dire ce plus, pour dessiner une nouvelle représentation de l’avenir, pour définir cette nouvelle conception de la vie ; des mots pour dire la terre promise quand nous ne voyons que la terre dégradée et épuisée….Comment nommer le plus qui est en jeu, sans pour autant nier le moins ? Car la perte sera bien entendu inévitable : rien de nouveau ne peut naître si on ne lui fait pas de la place. Mais c’est le fait de croire qu’il y a un nouveau possible devant nous, même si nous ne connaissons pas lequel, qui inscrit la perte dans une dynamique positive et créative et fait de la traversée du désert une marche vers la terre promise."
Si certains souhaitent avoir le texte intégral, on le trouve dans les Actes de la 82e session des Semaines Sociales de France.
Pour Radio Présence