L’Ile mystérieuse : non, ce n’est pas de l’ouvrage d’HERGE que je veux vous parler aujourd’hui mais d’une île découverte récemment.
Dans les années 90, un océanographe américain : le capitaine MOORE découvre une plaque de détritus dans l’océan Pacifique, entre la Californie et Hawaï. En étudiant la concentration de débris de plastique flottant dans cette région, il obtient des chiffres ahurissants : 3 Millions de morceaux de plastique au Km2. Dans la zone centrale, des études estiment que l’on trouve 6 Kg de plastique pour 1kg de plancton.
En 2006, à bord de son bateau l’Espéranza, l’Association Greenpeace poursuit les observations qui confirment les découvertes du Capitaine Moore. Ce sont les courants océaniques qui sont à l’origine de cette concentration de déchets. Ils forment un mouvement de tourbillon géant, appellé aussi vortex, qui fait converger vers cette zone les déchets flottants. La superficie est estimée à 600 000 Km2, soit un peu plus que la superficie de la France. Les photos prises ne sont pas significatives car sous l’effet des vagues, du sel, des ultraviolets, des chocs, le plastique se fractionne en morceaux de quelques millimètres qui voguent entre la surface et plusieurs mètres de profondeur. Ce n’est pas une masse solide donc, mais une zone saturée de débris.
La faune a pris possession de cet espace. Oiseaux, mammifères marins, tortues, poissons confondent morceaux de plastique, capsules, brosses à dents…tout ce qui n’est pas entièrement biodégradable avec leur nourriture et sont victimes d’occlusions intestinales, de blessures ou d’intoxications.
Mêmes causes, mêmes effets : on pense que cette île du Pacifique n’est pas la seule. D’autres observations ont été faites près du Japon et vers les Bahamas.
Près d’ici, je me souviens d’une observation faite il y a quelques années, sur une plage des Landes, juste avant le début de la saison touristique. Lorsque nous sommes arrivés, la plage était impraticable : sur toute sa longueur et sur des mètres et des mètres de largeur, les courants avaient ramené filets de pêche, canettes, sacs en plastique, pneus, emballages de toutes sortes. En y regardant de plus près, la plupart portaient des inscriptions en espagnol.
Les courants avaient fait traverser le golfe de Gascogne à des milliers d’objets. Dès le lendemain, les machines entreprenaient le ratissage et le nettoyage de la plage.
Décider de réduire nos déchets de manière significative, c’est refuser de contribuer à de tels dégâts.
Pour Radio Espérance