Des professionnels de santé demandent aux maternités de ne plus distribuer les mallettes-naissance contenant des échantillons : « C’est devenu un usage dans les maternités » déclare Olivier Toma, président du Comité pour le développement durable en santé. Ces dernières décennies, les jeunes mamans, à la sortie de la maternité, reçoivent une boîte contenant des bons de réductions, de la documentation et des magazines pour jeunes parents. Mais surtout, des échantillons de produits cosmétiques pour nouveaux-nés…or, aujourd’hui, certains sont pointés du doigt car ils contiendraient des substances chimiques toxiques, certaines reprotoxiques (cad toxiques pour le système reproducteur) et cancérogènes.
Des industriels nient la potentielle dangerosité de leurs produits. D’un point de vue légal, ils n’ont pas tort car les substances incriminées sont introduites à des doses inférieures aux recommandations de l’Agence Française de Sécurité sanitaire des produits de santé. Mais des voix s’élèvent pour réclamer un facteur de sécurité 10 fois plus élevé pour les bébés. Ce qui n’est pas du tout mesuré, ce sont les effets cumulés de ces produits ni les conséquences d’une utilisation quotidienne. Comme le dit le Pr Belpomme, cancérologue, « ce n’est pas la quantité mais la répétition des doses qui est toxique ».
En attendant d’avoir des garanties, des maternités décident de suspendre ces distributions. Il s’agit, pour le corps médical, d’informer les jeunes mères, souvent séduites par des indications telles que « testé cliniquement » ou « partenaires des maternités » ou encore « formulé sous contrôle médical ». La distribution en maternité leur apporte une véritable caution alors qu’on ne connaît pas le rapport bénéfice/risque de ces produits.
Nathalie Kociusko-Morizet, l’ex- secrétaire d’état chargée de l’écologie, s’exprimait ainsi lors du colloque sur le thème « Environnement chimique, reproduction et développement de l’enfant » :
« Il y a ceux qui disent qu’on ne sait pas tout et qu’il vaut mieux ne pas en parler. Et puis il y a ceux, dont moi, qui considèrent qu’on en sait suffisamment et que plus on en parle, plus on fait avancer la connaissance et la prévention. »
André Cicolella, toxicologue affirme aussi : « On ne doit pas accepter d’avoir un risque épidémiologique, même s’il n’est pas avéré. Si on réalise dans 50 ans qu’on s’est trompé, ce sera trop tard. ». N’est-ce pas tout simplement appliquer le principe de précaution !
Quelques pistes :
- Utiliser, au maximum, des produits bio.
- Et puis, n’est-t-il pas très simple d’utiliser eau, gant de toilette ou disque en coton et savon naturel tel que savon d’Alep ou de Marseille pour laver les petites fesses. Réserver les lingettes imbibées pour les circonstances spéciales.
- Autre conseil : utiliser des lessives écologiques : c’est meilleur pour bébé et pour la planète qu’on veut lui laisser !
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