La stratégie du colibri (n°51)

Nous le lisons, nous l’entendons souvent : de fortes menaces pèsent sur le devenir de la VIE sur Terre. On nous invite donc à changer nos comportements.

Face à cela, combien de fois n’ai-je pas entendu des réflexions telles que :

« Ce n’est pas pour le petit peu que je vais faire qu’on va changer le problème » ou bien

« Les gros pollueurs n’ont qu’à commencer…je verrai après » ou bien

« Je ne vais pas commencer à me culpabiliser à chaque fois que je fais quelque chose »…

Beaucoup d’entre nous connaissent Hubert Reeves, ce grand astrophysicien québécois.

Il milite pour que chacun, là où il est, trouve les remèdes à la situation dans laquelle nous nous sommes mis … puisqu’il n’y a pas de planète bis.

Il nous propose des petits contes philosophiques pour illustrer cela.

Voici le 1er :

Il s’agit d’une vallée dans la montagne. Elle est si étroite et si profonde que le soleil n’y parvient jamais. Les habitants se plaignent, les enfants sont faméliques, les récoltes maigres.

Un vieil homme qui a beaucoup réfléchi s’en va chaque jour, de bon matin, avec un pic et ôte quelques cailloux du sommet. A ceux qui l’interrogent, il répond : « Si vous voulez rester là, que faire d’autre pour faire venir le soleil ? »

Dans le 2e conte, il y a un terrible incendie dans la jungle. Les animaux se sont tous réfugiés de l’autre côté du grand fleuve. Ils regardent leur maison qui brûle. Ils attendent.

Seul, un petit colibri fait des allers-retours, de la berge du fleuve à la forêt en flammes, et de la forêt en flammes à la berge du fleuve. Il transporte une ou deux gouttes d’eau chaque fois et les lâche sur les arbres transformés en torche….

La morale de ces histoires, c’est que chacun doit faire sa part.

 ? Grâce à ceux qui minimisent leurs déplacements en voiture chaque fois que c’est possible, l’atmosphère devient moins favorable au sur-effet de serre.

 ? Grâce à ceux qui trient et recyclent au maximum, la planète ne croulera pas sous les déchets.

 ? Grâce à ceux qui économisent l’eau, ceux qui renoncent aux pesticides, ceux qui choisissent des panneaux solaires, isolent leur maison…

Grâce à tous ceux qui changent eux-mêmes, la planète change.
Plus vite nous changerons, plus vite la planète changera.

Il suffit de commencer, de poser des actes, même tout seul, dans sa famille, dans son quartier…et, pourquoi pas, être à l’origine d’un mouvement qui va aller en s’amplifiant.

J’aime bien cette citation de Frère Roger de TAIZE : « Mon plus grand ennemi, c’est le découragement ».

Pour Radio Présence