Le BRF ou Bois Raméal Frangmenté (N°113)

L’histoire que je vais vous raconter est d’abord le fruit du hasard. C’est au Québec que ça se passe, pays où la forêt abonde. Des personnes jetant malencontreusement du bois broyé au bout du jardin, s’étonnent d’y voir pousser une végétation magnifique…une équipe de chercheurs, sous la conduite du Pr Lemieux, de l’Université de Laval (Québec) entreprend des études poussées…et, oui, il se passe bien quelque chose de très intéressant.
C’est du BRF ou Bois Raméal Fragmenté que je veux vous parler.

En hiver de préférence, un peu avant la poussée de la sève, il s’agit de broyer les tailles d’arbres inférieures à 7 cm de diamètre car l’azote y est plus important, de préférence des feuillus, et de répandre ce broyat sans tarder partout où l’on veut faire pousser des végétaux : champs, jardins potagers ou jardins d’agréments, vergers. C’est alors que, dans ces conditions physiques, biologiques et biochimiques, toute une faune et une flore vont s’installer, en commençant par des champignons et des bactéries et reproduire ainsi les mêmes mécanismes que ceux de la forêt, elle-même autosuffisante. Personne n’a l’idée d’y mettre des engrais chimiques !
La découverte est que la lignine du bois crée beaucoup plus d’humus et de meilleure qualité que tout autre résidu. On peut même dire que l’humus est la « banque à minéraux » dont les plantes ont besoin.

Concrètement, il s’agit de répandre le broyat sur une épaisseur de 2 à 5 cm. Au moment du semis, certains sèment en direct, d’autres griffent la terre sur 10 cm pour incorporer les copeaux de bois…

Les avantages de cette pratique sont nombreux :

1. Pas besoin de labour. La vie souterraine s’en charge.

2. Pas de carbone remis dans l’atmosphère par des brûlis.

3. Moins de désherbage grâce à l’effet de paillage.

4. L’arrosage est inutile ou presque. En effet, 1m3 de BRF stocke 350 l d’eau. Une véritable éponge ! D’ailleurs, l’un de ceux qui a importé cette technique en France et qui cultive sur les Causses du Quercy a récolté ses légumes même l’année de la canicule.

5. Peu ou pas de traitement ; on constate moins de maladies et de nuisibles. Les produits sont goûteux car ils n’ont pas ou peu été arrosés.

6. C’est aussi un moyen de lutte contre l’érosion et le lessivage des sols.

7. Enfin, et c’est le Pr Lemieux qui le dit : « les intérêts et les chiffres annoncés seraient peu crédibles s’ils n’avaient été étudiés et confirmés depuis 30 ans »

Cette méthode culturale innovante, simple et bon marché intéresse déjà des régions désertiques ou tropicales où les résultats semblent très intéressants.

Si vous voulez en savoir plus, vous trouverez d’autres informations sur internet en cherchant : BOIS RAMEAL FRAGMENTE

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