A la sortie de l’hiver, pendant lequel nous avons consommé pommes, poires, bananes et oranges arrivent sur nos étalages les premières fraises, vendues entre 3 et 5 € le kg. Nous sommes nombreux à nous laisser tenter, ces fruits nous évoquant l’été qui approche.
Regardons de plus près :
Chaque année, la France importe 83 000 tonnes de ces fraises, cueillies avant d’être mûres et donc assez fades.
Avant de les acheter, il peut être intéressant d’en savoir plus et de connaître les conditions dans lesquelles cette culture est pratiquée et l’impact possible sur notre santé et sur l’environnement.
Ces fraises viennent donc du Sud de l’Andalousie, près du delta du Guadalquivir, région réputée pour ses réserves d’oiseaux. Ces cultures couvrent 6 000 HA, une partie étant des extensions « sauvages » grignotant le Parc National tout proche.
Pour donner des fraises hors saison, les plants produits in vitro sont placés l’été dans des frigos qui simulent l’hiver. En automne, la terre sableuse est nettoyée et stérilisée, la microfaune est détruite avec du bromure de méthyl et de la chloropicrine, 2 produits hautement toxiques.
Ensuite, ces plants poussent sur un plastique noir et reçoivent une irrigation au goutte à goutte avec engrais, pesticides et fongicides. Les forages réalisés accentuent la sécheresse de cette région qui se transforme en savane.
La plupart des producteurs de ces fraises emploient une main-d’œuvre le plus souvent marocaine, des saisonniers sans papiers et sous payés, logés dans des conditions précaires et qui se chauffent en brûlant les résidus des serres en plastique. Les émanations toxiques que cela provoque entraînent des maladies pulmonaires et des affections de la peau.
Une fois la saison terminée, ces hommes sont priés de retourner chez eux à moins qu’ils ne soient embauchés pour la culture des tomates dans les mêmes conditions.
Pour parvenir jusqu’à nous, ce sont des milliers de camions qui vont prendre la route avec ce que cela suppose de consommation de pétrole et de rejet de CO2 !
Comme pour l’industrie, on peut s’attendre à voir la culture des fraises repoussée en Afrique du Nord –c’est déjà commencé- ou en Chine, d’où nous arrivent des pommes encore plus traitées que celles de France !
Si nous voulons soutenir une agriculture durable, on ne dira jamais assez les 3 grandes règles de base :
1/ Acheter les fruits et légumes de saison,
2/ Acheter ces mêmes fruits et légumes produits localement ou le moins loin possible,
3/ Privilégier les fruits et légumes bio, peut-être moins gros mais plus goûteux et qui n’ont pas reçu de multiples traitements.
Pour Radio Présence