Début décembre 2010 a eu lieu à CANCUN la 16e Conférence de l’ONU sur le climat, celle qui faisait suite à Copenhague ! Un mauvais souvenir ! On doutait tout simplement de l’ONU et de la capacité des pays à trouver des accords indispensables.
Eh bien, voici quelques titres parus dans la presse au lendemain du Sommet :
« Un compromis inespéré »
« Cancun : un accord qui sauve les négociations internationales »
Les craintes avaient été telles que les congressistes ont réservé à Mme Espinosa, ministre mexicaine des Affaires Etrangères et présidente de la Conférence, une standing ovation.
Elle a su négocier en toute transparence et créer le climat de confiance permettant d’aboutir à un vrai texte de compromis.
Les pays ont pu dire qu’ils acceptaient un texte, non pas parce que ça leur convenait parfaitement mais parce que l’ensemble était équilibré et qu’ils avaient conscience que chacun (ou presque) avait fait des concessions.
N’est-ce pas une bonne nouvelle, en ce début d’année ?
Quelles sont les avancées ?
1/ Malgré les attaques des climato-sceptiques, les accords signés à Cancùn s’appuient sur les conclusions du GIEC et confirment la nécessité de limiter à 2° la hausse de la température sur Terre.
Il n’y a pas encore d’accords contraignants mais on reconnaît que cet objectif ne peut être atteint dans l’état actuel des engagements pris par les nations.
2/ On a posé les bases d’un système pour mesurer et vérifier les efforts de réduction des émissions de gaz… pour lequel l’Inde, le Brésil et la Chine, jusqu’alors opposés, ont montré leur volonté de compromis.
3/ Un autre pas concerne ce que l’on appelle la création d’un « Fond Vert Mondial »qui doit permettre aux pays en développement de s’adapter aux changements climatiques et d’accéder aux technologies vertes grâce à un transfert de technologies Nord/Sud. Ce qui reste à faire pour cela – et ce n’est pas rien – c’est de définir les ressources qui alimenteront ce fond vert et de vérifier que les engagements seront tenus.
4/ Enfin, un texte met en place un mécanisme pour lutter contre la déforestation des pays en développement et pour récompenser les pays qui s’y engagent. En d’autres mots, un pays pourra recevoir une compensation financière pour la non-exploitation de la forêt (ce qui correspond à un manque à gagner) pour des services rendus à la Terre entière puisqu’il s’agit de protéger ces zones de stockage du CO2, si indispensables à tous.
Rien n’est gagné… mais comme le dit Corine Lepage, ancien ministre de l’environnement, « l’Humanité renoue avec la possibilité de mettre en place une gouvernance mondiale capable de s’attaquer aux plus grands défis auxquels l’Humanité est confrontée… Elle est porteuse d’un nouveau dynamisme économique en faveur d’un développement compatible avec les enjeux climatiques reconnus par tous. »
Pour la suite, ce sera à DURBAN, en décembre 2011
pour Radio Présence