Le bois tropical (n°11)

Qui ne s’est pas arrêté un jour devant une exposition de meubles de jardin en bois tropical, du teck en particulier à la belle couleur caramel ? Ce matériau est naturel, écologique même, puisque renouvelable et capable de stocker du C02 tout au long de sa vie. Il présente en outre l’avantage d’être imputrescible, donc bien adapté pour le mobilier d’extérieur.
On a donc vu dans les années 90 se développer la mode de tels articles (la filière était rémunératrice) et pour faire face à la demande, on s’est mis à surexploiter des forêts primaires (c’est-à-dire non plantées par l’homme).

1èr constat : des forêts tropicales sont menacées, certaines essences en voie de disparition. Or on sait maintenant que ces régions abritent plus de 75% de la biodiversité terrestre. Elles jouent aussi un rôle essentiel notamment dans la régulation des climats, dans la protection des sols et contre la désertification. N’oublions pas non plus que la forêt nourrit directement 350 M d’individus .

2e constat : on sait aussi qu’environ 40% des importations sont illégales ou provenant de pays où l’exploitation n’est pas contrôlée. Comme pour les diamants, l’exploitation illégale du bois tropical sert, dans de nombreux pays, au financement de conflits ou de guerres civiles. Des bandes armées les utilisent comme sources de revenus pour acheter des armes (par exemple en Cote d’Ivoire,en République démocratique du Congo, et au Cambodge). Ailleurs, des pays accordent des franchises forestières à ceux qui les soutiennent. Ainsi peut-on citer la Birmanie, pays qui hébergeait la plus grande forêt de teck du monde : l’argent provenant de ces ventes est la 2e source de revenus de la junte militaire au pouvoir… celle qui a été capable ces dernières semaines de réprimer très violemment la manifestation non-violente de milliers de moines.

Pour protéger les populations locales, pour préserver les forêts si nécessaires aux équilibres de la planète, pour ne pas alimenter des conflits dans ces régions des mesures sont prises :

 ? Une campagne « Je dis NON au bois illégal » lancée par le WWF France

 ? Une certification FSC qui offre des garanties de traçabilité et de légalité ainsi que des garanties pour une exploitation forestière écologiquement et socialement responsable, et économiquement durable

 ? Le développement de meubles faits à partir d’essences « occidentales » telles que l’amburana certifié chez Carrefour ou le Frêne chez Leroy Merlin.

Comme toujours dans le développement durable, privilégions les produits locaux ;
qu’elle que soit l’origine, recherchons la certification FSC et dans tous les cas, essayons de donner une longue vie à tous ces objets.

Pour Radio Présence