Lettre ouverte au prochain pape

Patrice Gourrier qui rappelle , textes à l’appui en annexe, le discours social et écologique au sein de
l’église. 15 euros, vient de paraître.

Sur les conseils de Régine Romani et d’Agnès, j’ai lu ce livre. L’auteur commence par regretter que le Pape
actuel ait tendance à condamner les actes de la vie privée, ce qui donne à l’Eglise un aspect moralisateur. Il
pense qu’il y a plus urgent à faire en exigeant de chaque chrétien qu’il soit acteur d’un monde plus juste, et
en le persuadant qu’il a un devoir d’ingérence dans les affaires de la planète. Actuellement, l’Eglise veut
s’imposer d’en haut par des ordres et des sanctions et ça ne passe pas. Il souhaite qu’Elle ne soit plus
hiérarchique et pyramidale, que souffle un vent de liberté (et non de discipline et le rite). C’est pourquoi,
dans sa « Lettre ouverte au prochain Pape », Patrice Gourrier ne s’adresse pas au futur Pape en l’appelant « 
sa sainteté » mais « Père ».

Cela dit, la seconde moitié du livre donne les références de nombreux textes de papes et évêques qui alertent
les chrétiens sur les dégâts causés à la nature. C’est par exemple Gaudium et Spes, dès 1965 : « L’homme ne
doit jamais tenir les choses qu’il possède comme n’appartenant qu’à lui mais les regarder comme
communes, en ce sens qu’elles puissent profiter non seulement à lui mais aussi aux autres. » En 1971, Paul
VI affirmait : « Par l’exploitation inconsidérée de la nature, l’homme risque de la détruire et d’être à son tour
victime de cette dégradation ». Et, dans son message du 1er janvier 1990, Jean-Paul II demandait que l’on
favorise la formation d’une conscience écologique.

En Amérique, les évêques, en 1991, alertaient sur l’étendue et l’urgence de la crise écologique, et
demandaient que l’on examine en la matière les attitudes, les styles de vie, les manières de faire, au niveau
individuel et institutionnel, en incitant à être les co-créateurs d’un monde humain nouveau.

Et le 1er janvier 1999, Jean-Paul II soulignait le danger de graves dommages causés à la Terre, la mer, le
climat, la flore et la faune, et exigeait un profond changement de style de vie.

Mais les évêques de France, en 1999, constatent que se préoccuper de la préservation de l’environnement
continue de surprendre la majorité des Français. En 2003, la France comptabilise plus de 300 manquements
aux normes environnementales. Ils nous affirment que l’homme doit user de la création mais pas en abuser
et qu’il doit être intendant et gestionnaire responsable. Le véritable propriétaire de la terre reste Dieu.
Si je comprends bien ce que l’auteur souhaite, c’est que le prochain Pape donne priorité au sujet écologique
et soit plus dynamique pour que tous les chrétiens ensemble, nous agissions enfin en la matière... Qu’il soit
entendu !