Nature et spiritualité de Jean Marie Pelt

Comment les différentes spiritualités se sont comportées face à la nature, voilà ce que l’auteur analyse.

  • Les Indiens d’Amérique, c’est eux qui ont la sagesse et le savoir et leur mère terre est à protéger comme une personne : labourer la terre c’est déchirer son sein ; creuser pour chercher la pierre c’est chercher ses os sous sa peau ; couper l’herbe et la vendre c’est couper sa chevelure. De ce qu’ils abattent, ils consomment tout sans rien perdre. Ils n’utilisent que le bois mort et ne touchent pas à l’arbre. Ainsi ils sont en paix avec eux mêmes.

Hélas l’homme blanc n’écoute pas l’autochtone (cf le film « mission »). Et l’Indien a beau jeu de répondre à l’homme blanc : pourquoi quitte-t-il son pays puiqu’il y est si bien ? !

Ils font partie de cette terre comme cette terre fait partie d’eux. « Si nous vendons notre terre, prenez en soin comme nous en avons pris soin ; aimez la comme nous l’avons aimée ».

  • L’Indou, vit immergé dans la nature. Donc, ne pas blesser, voir et respecter Dieu en chaque chose
  • Le bouddhisme. Pour ses adeptes il y a interdépendance entre l’ensemble des êtres vivants. Il trouve son bonheur dans une consommation réduite et une authentique sobriété.
  • En Chine, mélange de taoïsme et de confucianisme : l’homme doit vivre en osmose avec la terre. Il fait l’éloge du vide (en effet, ce qui rend une maison habitable c’est son vide).
  • L’Islam. Ce qui unit l’homme à la nature c’est le jardin où l’eau est si précieuse. Dieu est le créateur qui dispense aux hommes ses bienfaits. Et l’homme est le lieu-tenant de cette création. S’il sacrifie le mouton c’est sans le faire souffrir. Souhaite réenchanter le monde en étant sobre et en respectant les ressources de la planète.
  • Israël : il y a alliance entre l’homme et la nature après le déluge et avec Osée. L’auteur prétend que si l’offrande de Caïn n’a pas été acceptée c’est parce qu’en sédentaire il a conservé ses récoltes et mis la police pour les surveiller tandis qu’Abel le nomade est resté dépendant de Dieu qui fait la pluie et le beau temps. Les juifs, en devenant commerçants et urbains ont perdu contact avec la terre... Et quand ils y reviennent il y a 50 ans elle est occupée. D’où les problèmes.
  • La mutation chrétienne Noter que le cycle des fêtes est en concordance avec le cycle du cosmos ; que l’Evangile est à proclamer à toutes les créatures. Dans la Bible, hommage aux beautés de la nature et invitation à une vie sobre. Les Béatitudes observent la loi du plus faible. Quant aux pères du désert ils sont en contact fraternel avec la nature.
  • C’est au 2e millénaire qu’apparaissent les ruptures et les tensions et au 19e siècle c’est la religion de la science qui prime.
  • Puis au 20e la montée du capitalisme et la religion de l’argent : l’enrichissement est devenu un idéal. Or la production de richesses épuise les ressources pour les produire. Sont décrits les méfaits de la révolution industrielle et l’aspect dramatique de la situation actuelle. Citant P. Ceyrac : « tout ce qui n’est pas donné est perdu ».

Cherchant d’abord les causes, il voit quand même des signes de changement, citant Pax Christi, les rencontres de Bâle, Graz, Kligenthal... entre autres.

Alors que pour la 1e fois l’homme détient le moyen de se détruire, il est important de mettre pied à terre et de réfléchir pour provoquer (comme le dit Pierre Rabhi) une « insurrection des consciences ».

Gardons l’espérance.

CESSONS DE CROQUER AVIDEMENT LA POMME... NOUS FINIRONS PAR AVOIR DE GROS PEPINS.

J’ai apprécié ce livre qui fait là un vaste tour d’horizon et nous incite fort à continuer notre rôle à CCC !