Marie Monique ROBIN : NOTRE POISON QUOTIDIEN (N°162)

Un film et un livre sortent ce printemps 2011. Il s’agit de « Notre poison quotidien » de MM Robin.

A la question : Pourquoi cette enquête ? la réalisatrice répond :

« Alors que je travaillais (il y a plus de 2 ans) sur le passé et le présent peu glorieux de Monsanto et que je découvrais comment depuis sa création au début du XXe siècle la firme n’a cessé de cacher la haute toxicité de ses produits, je me suis posée 3 questions :

1/ Est-ce que le comportement de Monsanto constitue une exception dans l’histoire industrielle ?

2/ Comment sont réglementées les 100 000 molécules chimiques qui ont envahi notre environnement depuis la fin de la seconde guerre mondiale ?

3/ Y-a-t-il un lien entre l’exposition à ces produits chimiques et « l’épidémie de maladies chroniques évitables » que l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé a constatée surtout dans les pays dits « développés » ?

Consciente que le champ d’investigation était très vaste, j’ai décidé de ne m’intéresser qu’aux seuls produits chimiques qui entrent en contact avec notre chaîne alimentaire du champ du paysan (pesticides) à l’assiette du consommateur (additifs et plastiques alimentaires).

Parce qu’elle a grandi dans une ferme, au milieu des tracteurs et des bidons de pesticides, MM Robin a voulu savoir, lever un doute affreux. Elle s’est demandé si le maniement régulier de ces poisons pouvait expliquer la maladie de Parkinson de son jeune cousin ou le cancer du foie de l’associé de son père. Deux années d’investigation méticuleuse sont venues confirmer ses pires inquiétudes. Les exploitants sont bel et bien victimes des produits qu’ils répandent…mais ils ne sont pas les seuls : les simples citoyens mettent aussi leur vie en danger en mangeant fruits, légumes, céréales et viande issus de l’agriculture dite « moderne ».
MM Robin s’est intéressée aussi à d’autres produits-phares de la chimie : l’aspartame, ce sucre « qui ne fait pas grossir » et qui s’est répandu dans les plats préparés, glaces, boissons « light »
ainsi que le bisphénol A, très utilisé dans la fabrication des biberons, revêtement intérieur des boîtes de conserve et canalisations...

MM Robin dénonce avec vigueur la passivité des autorités de régulation, celles qui sont censées évaluer les risques et protéger les populations, face à la toute-puissance de l’industrie chimique et de ses lobbies.

Mais, soyons-en bien certains, MM Robin et les autres « lanceurs d’alerte » ne sont pas là pour nous faire peur : informés, nous, les consommateurs, changerons nos habitudes, demanderons des produits plus sains et agirons ainsi pour le bien de tous.

Pour radio Présence