60 scientifiques viennent de lancer un appel au Président de la République. Je cite : « Devant l’urgence de l’action face aux grandes menaces qui pèsent sur notre planète et sur les générations futures, nous, biologistes et scientifiques des autres disciplines travaillant sur la biodiversité, exprimons notre vive inquiétude quant à la disproportion persistante entre ces menaces et les réponses jusqu’ici apportées. »
Les signataires, parmi lesquels Yvon Le Maho Président du Conseil Scientifique du Patrimoine Naturel, Gilles Bœuf président du Muséum National d’Histoire Naturelle, Jacques Weber économiste directeur de recherche au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD)…et tous les autres, saluent les avancées de la loi Grenelle 2 mais estiment qu’elles ne sont pas suffisantes face aux menaces qui pèsent sur la nature.
Parmi les espèces en danger, les scientifiques citent les insectes pollinisateurs comme les abeilles.
Le texte évoque également le thon rouge, rappelant par la même occasion que 20 ans après l’arrêt de la pêche à la morue de Terre Neuve, les stocks ne sont toujours pas reconstitués !
Et de nous mettre en garde :
« Force est de constater que l’érosion de la biodiversité se poursuit encore aujourd’hui à un rythme effréné. Une 6e grande crise d’extinction se profile. »
Nos scientifiques saluent l’arrêt du projet d’exploitation d’une mine d’or en Guyane qui menaçait une région avec une biodiversité exceptionnelle ;
ils saluent également la clause de sauvegarde justifiée par les incertitudes liées à la culture des OGM pesticides ; ils déplorent la part dérisoire qui est affectée à ce domaine dans le cadre du Grand Emprunt ; ils déplorent la recrudescence sur la scène publique de propos néfastes au développement durable, qu’ils viennent d’acteurs du monde politique, économique ou autres.
Ainsi, l’agriculture et la gestion durable de l’environnement sont à nouveau opposées alors que les avancées scientifiques aboutissent à des techniques, des systèmes de production et des formes d’aménagement du territoire qui sont les voies d’une agriculture productive (et non productiviste) et durable.
« Il est possible de créer de la richesse… en gérant durablement la biodiversité. C’est ainsi que nous pourrons vivre harmonieusement…avec la nature. Il faut poursuivre sur la voie du Grenelle, Mr le Président.
Demain, il sera trop tard ! »
Pour Radio Présence