A l’approche de NOEL, marques et distributeurs de jouets sont dans les starting-blocks. Pour répondre à la demande en temps voulu : la période des cadeaux en fin d’année, les ouvriers chinois qui fabriquent 80% des jouets vendus dans le monde doivent multiplier les heures supplémentaires pour des salaires encore très faibles et dans des conditions de travail extrêmement précaires.
En effet, cette année encore, à NOEL, on estime que les familles françaises devraient dépenser 247€ par enfant ! A l’autre bout de la chaîne, les ouvriers…qui sont souvent des ouvrières, considérées « plus dociles et productives » n’en verront que peu la couleur. Car pour produire dans les prix et délais impartis par les donneurs d’ordre (Mattel, Disney) ou les distributeurs (Toys’R us, Carrefour, Wal-Mart…), les usines chinoises multiplient les manquements aux règles de sécurité et aux droits des travailleurs.
Par exemple, les ouvrières commencent à 8h pour terminer à 22h, minuit, voire plus. 2 jours de repos dans le mois…quelquefois pas du tout ; des objectifs de production très élevés pour des salaires qui peuvent aller de 100 à 125€ par mois mais dont on retranche frais de résidence en dortoirs et nourriture.
La sécurité est souvent négligée : systèmes de protection des machines désactivés, pas d’équipement de protection ce qui peut entraîner brûlures, allergies, accidents de travail…
Comment vérifie-t-on cela :
Des audits existent mais ils sont souvent annoncés avant ; les ouvriers peuvent avoir été formés à donner de « bonnes réponses ». La corruption peut exister aussi chez les auditeurs.
Alors des ONG, telles que la SACOM, basée à Hong Kong, mènent leurs enquêtes.
Des étudiants volontaires se font embaucher sous un autre nom et observent. Après avoir démissionné, anonymement, ils dénoncent de préférence les entreprises donneuses d’ordre (notamment Disney) pour garder leur liberté de parole et prendre moins de risques.
Ceci peut amener à des régularisations de contrat ou à des indemnisations suite à des accidents de travail.
Grâce au travail de certaines ONG et pour garantir de meilleures conditions de travail aux ouvriers, la Fédération Internationale du Jouet a lancé un « code » des pratiques commerciales afin que la fabrication des jouets se fasse dans « la légalité et dans de parfaites conditions d’hygiène et de sécurité »… c’est loin d’être suffisant.
Mais nous, alors, que pouvons-nous faire ?
- que les distributeurs, chez nous, paient davantage leurs fournisseurs et soient exigeants sur la qualité…
- à chacun de nous aussi de renoncer à tous ces gadgets-cadeaux ou très bon marché qui risquent d’ailleurs de finir rapidement dans nos poubelles. Et puis, il existe encore des jeux « made in France ».
Pour Radio Présence