La Casamance est la région sud du Sénégal, grande comme la Belgique, bordant le fleuve du même nom.
Dans cette région, la vie sociale et la vie économique sont organisées autour du fleuve. Celui-ci est une sorte de grand bras de mer. Sur les îles, dans l’estuaire, on cultive le riz, le reste étant occupé par des palmeraies, des forêts et des mangroves.
Les mangroves sont les zones tampon entre la terre et la mer. Elles poussent en eaux peu profondes dans les régions tropicales. Etant données la salinité des lieux, l’instabilité des sols et la température élevée des eaux, il s’agit d’un milieu hostile pour la flore. Les palétuviers sont les espèces les mieux adaptées. Au niveau de la faune, on y trouve beaucoup d’oiseaux mais aussi de très nombreux crabes, crustacées, mollusques et poissons. Ce sont des lieux de reproduction essentiels car l’enchevêtrement des racines protège d’une pêche intensive.
Ces mangroves sont fragiles : elles sont menacées par les constructions humaines (les grands hôtels par exemple), des routes, des marais salants, les pollutions chimiques et les marées noires et surtout les élevages industriels de crevettes.
Et pourtant, ces zones sont essentielles :
Comme nous l’avons dit, elles participent à nourrir la population de poissons et crustacés mais elles permettent aussi la reproduction de la faune marine.
Par ailleurs, la mangrove est l’écosystème qui stocke le plus de carbone. Sa destruction participe donc au dérèglement climatique.
Enfin, ce système racinaire très dense est efficace pour absorber l’énergie des vagues, protéger de l’érosion et atténuer les effets des tempêtes et tsunamis. On en a parlé au moment du tsunami de Noël 2004 dans le Sud-Est asiatique : les dégâts eussent été moindres si la mangrove avait été mieux sauvegardée.
Une bonne nouvelle :
Oceanium, une association sénégalaise de protection de l’environnement marin, vient de conduire une grande opération de reforestation « Ensemble, reboisons notre planète ». Il s’agissait de sensibiliser et de former les habitants, de collecter de jeunes plants et de les repiquer. Ce sont 15 000 personnes de 150 villages qui ont participé à replanter 5 millions de protagules de palétuviers.
Pour Radio Présence.