Nos amies les bêtes (n° 175)

Voici un conte qui nous rappelle que les animaux, créatures de Dieu, méritent tout notre respect.

Et si nous nous interrogions sur la provenance de notre viande, sur le traitement de nos animaux de compagnie voire la violence envers les animaux (telle la corrida ou le gavage) que nous tolérons !

Suivi de son chien, saint Roch s’avançait vers le Paradis. Il allait en franchir le seuil lorsque saint Pierre intervint :

« Mon ami, il vous faut laisser votre chien à la porte.

  • Laisser mon chien à la porte ! s’écria saint Roch, mais c’est impossible ! Pourquoi, lui, n’entrerait-il pas ?
  • Parce que…
  • Mais, grand saint Pierre, c’est une créature du Bon Dieu… Il a aussi sa place au paradis.
    Je ne peux pas m’en séparer. C’est impossible !
  • Eh bien ! Soit, entrez tous les deux… Et vous, saint Gilles ? Que fait cette biche à vos côtés ? Vous n’allez pas me demander de l’accepter aussi ?
  • Si, grand saint Pierre… Je l’ai arrachée de la main des chasseurs. Je ne puis l’abandonner maintenant ! »

Et saint Gilles entra avec sa biche.

On entendait le joyeux tintement de clochettes. Saint Pierre regarda au loin : des troupeaux de moutons accouraient ; il y avait là, parmi eux, sainte Geneviève, sainte Germaine, sainte Jeanne d’Arc, et aussi la petite Bernadette.

« Mais je ne peux pas ouvrir la porte à tout ce monde »,
dit saint Pierre. Les saintes bergères intercédèrent :

« Qu’importe le nombre ; la bonté de Dieu est infinie. »

Et voilà qu’arriva saint François, entouré d’animaux de toutes sortes : oiseaux, poissons, brebis et agneaux, et aussi Frère Loup, et tant d’autres…

« Ils ont écouté docilement mes prédications ; on ne peut leur refuser le Paradis. »

« Et ma colombe ! »,
dit Noé.

« Et mon corbeau, qui m’a nourri dans le désert »,
rappela le prophète Elie. Le jeune Tobie plaida en faveur de son chien, fidèle compagnon de voyage ; et le pauvre Lazare en faveur de ceux qui léchaient ses plaies avec compassion.

« Et les lions qui ont refusé de me dévorer dans la fosse, remarqua le prophète Daniel, ne méritent-ils pas leur récompense ? »

Saint Pierre n’en rejeta aucun. Mais il était un peu inquiet : Notre Seigneur lui avait confié les clés du Royaume ; serait-il content de lui ? Il fut bien vite rassuré : levant les yeux, il vit Jésus qui regardait, souriant avec bonté.
Il n’y avait, maintenant, plus personne à la porte du Paradis. Mais Jésus semblait attendre quelqu’un.

Il dit :

« Et l’âne et le bœuf qui m’ont réchauffé de leur haleine dans la crèche ?… Et l’ânesse et l’ânon que j’ai fait venir à moi lors de mon entrée à Jérusalem ? »
Alors, on vit accourir l’âne et le bœuf, l’ânesse et son ânon. Ce furent eux qui prirent la tête d’une longue procession qui s’avança vers le trône de Dieu. Le Père Eternel les accueillit tous avec bonté. Il regarda chacun avec amour ; et les bénit tous.

Pour radio Espérance