La guérison du monde de Frédéric Lenoir

Gros livre paru en 2012 dont j’ai apprécié spécialement certains chapitres que j’ai envie de vous faire partager.

Constatant d’abord que le monde va de plus en plus mal :
le temps s’accélère, l’espace se rétrécit, c’est la fin de la ruralité, les métamorphoses se font à l’échelle planétaire, il y a déjà 30 millions de réfugiés climatiques...
L’auteur cite Gandhi : SOYEZ LE CHANGEMENT QUE VOUS VOULEZ POUR LE MONDE, et recommande un retour à l’éthique, un supplément d’âme, une nouvelle conception du monde.

Il constate cependant une aube renaissante quand nous renouons le lien entre l’environnement, l’humanité et nous mêmes, quand se déploient les monnaies alternatives, le lien social, l’économie sociale et solidaire.
Contre la marchandisation du monde, il prône l’altermndialisme : « un autre monde est possible ».
Réenchantons notre relation au monde, pratiquons l’éthique de la réciprocité.

Décrivant ce monde malade, il cite des chiffres impressionnants :
le seuil critique pour qu’il y ait vie humaine sur terre est l’utilisation de 50% des ressources terrestres... en 2012 on en était à 43 % !
les 50 personnes les plus riches du monde totalisent un revenu annuel supérieur à celui de 416 millions des plus pauvres !
Et il décrit la crise actuelle qui est à la fois environnementale, économique, financière, politique et sanitaire.
Nos sociétés modernes crèvent d’un manque de fraternité et de spiritualité .

Pour REENCHANTER LE MONDE, se souvenir que la terre est un organisme vivant, que la nature est l’âme du monde et qu’il y a interdépendance de tous les phénomènes.
« Qui cueille une fleur dérange une étoile ».
Comme le dit Hubert Reeves, il faut réconcilier en nous science et conscience.

En conclusion, il donne des exemples de ce qui va dans le bon sens : l’altermondialisme, le micro-crédit, la finance solidaire...
Il précise qu’en pratiquant la décroissance dans certains secteurs, cela crée de la croissance ailleurs.
Et il affirme que pour changer le monde il faut commencer par se changer soi même. Nous avons besoin d’une conversion spirituelle et d’un changement de mode de vie, de passer de la convoitise à la « sobriété heureuse » (cf Pierre Rabhi), à la tempérance.
A nous individuellement de retrouver le sens de la limite librement consentie.
En inversant la pente actuelle qui conduit au désastre, nous travaillons à la guérison du monde.

Tout un programme au moment nous allons aborder le Carême 2014.

Janine Prost