L’exemple de Munich (n°68)

Munich est la capitale de la Bavière, dans le Sud de l’Allemagne.
La porte-parole du service des eaux n’est pas peu fière d’annoncer : « Nous garantissons une eau « sans chimie » pour 1 300 000 habitants ! Depuis plus de 100 ans, une eau « naturellement » pure s’écoule des robinets de toute l’agglomération. L’usine de production d’eau potable n’a jamais eu recours aux filtrages à l’azote ni au chlore. L’eau est captée dans une vallée couverte de prairies et de forêts à une quarantaine de kms de là.

Dans la 2e moitié du XXe siècle, on a constaté que la teneur en nitrates, même en restant bien inférieure aux valeurs autorisées, avait été multipliée par 7 ! Les raisons : le développement de l’agriculture intensive et l’utilisation des pesticides. Et les autorités de conclure : « Cette tendance inquiétante nous a convaincus qu’il fallait agir de manière préventive ».

On aurait pu construire une usine de purification ! Munich et le Service des eaux ont décidé de convaincre les habitants de la région d’abandonner les pesticides, de s’orienter vers l’agriculture biologique avec des aides financières motivantes.

En contrepartie, les bénéficiaires du programme s’engagent à respecter un cahier des charges très strict : Pas plus de 2 vaches à l’hectare, obligation d’un couvert végétal en hiver et de produire son propre fourrage. 80% des exploitations agricoles se sont converties depuis le démarrage en 1992. Les agriculteurs avouent que leurs revenus ont augmenté de 20 à 25%.
A l’autre bout de la chaîne, le taux de nitrate a été divisé par 3. L’eau de Munich est redevenue la meilleure du pays… et l’une des moins chères.

Le lien entre qualité de l’eau, d’une part et utilisation massive de produits phytosanitaires et élevage intensif, d’autre part, est fait. Nous en avons des exemples en France !
Tout le monde sait l’importance de la qualité et la rareté de l’eau à l’échelle de la planète.
Il est donc essentiel de ne pas la gaspiller mais aussi de ne pas la polluer : arrêtons-nous 2 secondes avant d’acheter tel produit toxique pour déboucher un lavabo, tel produit de lessive ou de vaisselle qui n’est pas vert, etc…tout ce qui va contribuer à abîmer ce bien précieux qu’est l’eau. Au contraire, tous nos actes, nos achats verts, si nous sommes nombreux à les faire, feront reculer les dégradations que l’on observe.

Si nous le décidons, si les choix politiques aident à la mise en place de telles mesures, ce qui se passe à Munich peut se passer chez nous !

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