Il y a plus d’une façon d’acheter… (n°15)

Si j’achète de la viande selon l’approche traditionnelle :

Je fais attention à la dépense : j’achète la viande la moins chère dans la qualité que je recherche. C’est l’argument économique qui prévaut.

Si je veux me faire plaisir : j’achète la viande la meilleure, sans regarder le prix, ni la provenance. C’est une approche hédoniste.

Si je choisis de modifier mes critères d’achat et que j’adopte une approche DD :
Les arguments de l’approche traditionnelle énoncés précédemment restent valables : je peux tout à fait baser mes achats sur la recherche du meilleur rapport qualité/prix ou sur la recherche de plaisir. Mais d’autres paramètres viennent nourrir ma réflexion avant l’achat. J’intègre désormais des critères environnementaux et sociaux. Ainsi je m’interroge :

 ? Dans quelles conditions les éleveurs ont-ils travaillé ? Leur revenu leur permet-il de vivre décemment ou bien les contraintes financières, la concurrence déloyale, des acheteurs intraitables les obligent-ils à baisser la qualité ?

 ? Dans quel respect dû aux êtres vivants ces animaux sont-ils élevés ? poules dans des cages minuscules , truies attachées couchées toute leur vie pour permettre aux porcelets de téter tout le temps, veaux attachés court dans l’obscurité car nous aimons cette viande blanche…

 ? Ai-je à l’esprit que notre consommation excessive de viande à bas coût oblige à des élevages intensifs qui polluent gravement des nappes phréatiques ?

 ? Comment sont nourris ces animaux : avec le fourrage local ou bien avec du soja d’Amérique du Sud dont la monoculture prive les petits producteurs de leurs cultures vivrières traditionnelles.

 ? Si ces animaux viennent de loin : comment ont-ils été transportés : souvent de longs voyages, par tous les temps, sans boire ni manger.
L’étiquetage peut nous fournir des indications : nous aurons l’occasion d’en reparler.

L’approche du DD prend en compte, comme nous l’avons développé lors d’une chronique précédente, l’argument économique (ce que mon porte monnaie me permet) mais aussi, et avec la même importance, les aspects sociaux et environnementaux : en refusant des prix « incroyables »( mais si j’y gagne, il y a un autre qui y perd), en évitant d’acheter des aliments produits dans des conditions sanitaires ou sociales critiquables, on contribue réellement à l’amélioration des conditions de vie à l’autre bout de la chaîne.

L’exemple ici choisi des différentes façons d’acheter de la viande est bien entendu transposable à tout autre acte d’achat : que ce soit des oranges, les jouets que je veux offrir à Noël ou encore lorsqu’il s’agit d’équiper la maison, les axes de questionnement sont les mêmes : il s’agit, dans tous les aspects de notre vie quotidienne, de chercher le meilleur compromis entre l’efficacité économique, l’équité sociale et le respect de l’environnement.

Pour Radio Présence